lundi 4 juin 2007

traduction de l'allocution du bc/amdh lors du rassemblement du 16/5

Allocution du Bureau Central
Lors du sit-in du 16 mai en solidarité
Avec les détenus du 1er Mai


Frères et sœurs, participants et participantes à ce sit-in de solidarité avec les 7 membres détenus de l’association et pour demander la libération de tout les détenus politiques au Maroc.

Merci de votre soutien envers notre association dans cette épreuve qu’elle traverse et qui fait partie de l’ensemble des souffrances que traversent les droits et les libertés dans notre pays.

C’est suite aux manifestations de la fête du travail (1er mai) pour cette année et dont les sections de l’association ont activement participé, pour la défense du droit au travail, des droits des travailleurs et des droits humains en général que les autorités policières ont adopté plusieurs mesures répressives allant jusqu’aux détentions, tortures, organisation de procès et condamnation à la prison ferme pour « atteinte aux sacrés ».
A Agadir, cinq militants et cadres de l’AMDH, et parmi eux le président de la section de Biougra, ont été arrêtés et torturés, après les manifestations du 1 mai (trois d’entre eux sont des syndicalistes). Trois des détenus ont été libérés alors que les deux militants, l’élève Mahdi Barbouchi et l’ouvrier agricole le syndicaliste Abderrahim Carrade, ont été gardés sous détention puis condamnés le 10 mai à deux ans de prison ferme et 10000 dirhams d’amende pour chacun d’entre eux malgré leurs désaveux des accusations et des contenus des procès verbaux dont ils déclarent avoir signé après être torturés et menacés du viol et malgré l’absence de preuves sérieuses.
A la ville de Ksar Kebir, plusieurs militants et cadres de l’AMDH et cadres syndicales qui ont participé aux manifestations du 1 mai ont été arrêtés le jour du 1 mai et les jours qui le suivaient. Et parmi eux le secrétaire locale de l’UMT à Ksar Kebir, le président de l’association dans la même ville et le président de l’association nationale des diplômés enchômagés au Maroc Thami Khayati qui a été présenté devant le tribunal avec le même dossier d’accusation précité le 07 et le 14 mai, accompagné de quatre autres militants de l’Association en état d’arrestation et qui sont Youssef Regab, Ossama Benmassoud, Ahmed Alkhatabi et\n le fonctionnaire Rabie Rissouni
A Agadir, cinq militants et cadres de l’AMDH, et parmi eux le président de la section de Biougra, ont été arrêtés et torturés, après les manifestations du 1er mai (trois d’entre eux sont des syndicalistes).

Trois des détenus ont été libérés alors que les deux militants, l’élève Mahdi Barbouchi et l’ouvrier agricole le syndicaliste Abderrahim Carrade, ont été gardés sous détention puis condamnés le 10 mai à deux ans de prison ferme et 10000 dirhams d’amende pour chacun d’entre eux malgré leurs désaveux des accusations et des contenus des procès verbaux dont ils déclarent avoir signé après être torturés et menacés du viol et malgré l’absence de preuves sérieuses.


Devant cette situation le Bureau Central de l’AMDH :
1. Considère que les pratiques répressives subis, par les membres de l’association, visent la liberté d’opinion, d’expression et de manifestation passive garantis par les chartes internationales des droits de l’Homme qui engagent obligatoirement notre pays.

2. Dénonce les arrestations arbitraires des militants de l’association et les jugements injustes prononcés par le Tribunal d’Agadir contre nos camarades EL Barbouchi et Karrade et demande la libération immédiate de nos sept militants à Agadir et à Ksar Kebir et la libération de tous les détenus politique au Maroc.

3. indigne toutes les pratiques répressives matérielle et morale qu’ont subis les détenus et qui les ont obligé sous menaces à signer des procès verbaux et souligne aussi que plusieurs autres violations ont enfreint ces jugements, ce qui prouve l’absence des conditions et des garanties de procès juste.


4. Demande de mettre fin à l’utilisation de l’accusation relative à l’atteinte au sacré pour confisquer la liberté d’opinion et d’expression, dénonce l’utilisation de la justice pour le prononcement de jugements parés et renouvèle sa demande d’une justice intégre et indépendante.

5. Réaffirme que l’AMDH qui viends d’organiser son Congrès National il y a moins d’un mois a manifesté nettement au cours du même congrès sa continuité sur sa ligne militante et au dévoilement et de toutes les atteintes aux droits humains dans notre pays et son soutien aux victimes, son attachement à ses revendications relatives aux droits humains et en premier lieu l’adoption de constitution démocratique dans sa forme et son contenu comme voie à l’édification de l’Etat de droit et à assurer la dignité et tout les droits de l’homme pour tou(te)s.

6. Remercie tout les avocats qui se sont portés volontaires pour défendre et soutenir les sept détenus ainsi que toutes les organisations nationale et internationale qui ont manifesté leurs soutien et tout les journalistes et les organisations de presse qui ont suivi ce dossier et on fait connaître nos positions et revendications.

7. nous appelons vivement, tous les avocats (femmes et hommes), toutes les organisations des droits Humains et toutes les forces démocratiques à l’intérieur et à l’extérieur du pays à plus de solidarité et d’actions urgentes pour soutenir les militants de l’association et demander leur libération.\
Rabat le 16 mai 2007
Bureau Central

1 commentaire:

mourad degaulle a dit…

LETTRE D’ALGER


Une fois de plus nos prémonitions et nos prédictions se sont avérées justes quand à l’avenir politique du Maroc.
Durant les années 90 nous n’avions pas cessé de prévenir nos militants de gauches, qu’il faut continuer notre lutte jusqu’au bout, jusqu'à l’obtention réelle d’un Etat de droit. Un Etat de droit où la loi est reine et gouverne, où les pouvoirs sont indépendants, où la justice n’est pas aux ordres du roi, ou les libertés de l’homme sont respectées, notamment la liberté d’expression, qui est un droit élémentaire de la vie sociale et culturelle, et qu’il faut toujours se battre pour la faire respecter, la maintenir, la consolider et l’élargir.
Nous avions demandé à nos camarades que la liberté s’arrache et ne se donne pas. Et qu’il ne faut pas se suffire aux solutions et compromis mutilés et partiaux. La liberté doit être entière et totale dans tous les domaines de la société.
Nous avons démontré à nos camarades et par la parole et par mon article « À vos marques » qu’il faut se méfier de l’hirondelle qui ne fait pas le printemps, qu’il faut se méfier de ce roi despotique qui est plus dangereux que son père tyran. Car le tyran est rigide et risque de casser à tout moment, ce qui devait se passer à maintes reprises, si ce n’est la volonté du firmament qui a toujours été hélas de son côté. Par contre le despote est toujours flexible et asymptotique sans changer de structure.
Nous vous avons expliqué que ce n’est pas le régime qui a cédé de son propre gré ces espaces de libertés qu’il a appelé d’une manière cocasse « alternance » et « réconciliation », mais c’est grâce aux militants fervents qui ont crié très fort et qui sont morts dans les prisons vers la fin des années 80.
Malheureusement pour nous, des militants comptés sur la gauche marocaine, et qui ont perdu leur longue haleine, étaient à bout de leur souffle et se sont jetés entre les bras du régime que nous avons combattu. Ce pouvoir qui représente le modèle d’une société bloquée, bureaucratique, policière . Un régime moyenâgeux, archaïque, théocratique, tyrannique et criminel. Un régime de pulsions d’emprises : barbare et animal.
C’est l’oppression qui est censée donner naissance à la liberté, et c’est bien la répression qui doit engendrer les droits de l’homme.
Nos gauchos crédules n’ont même pas eu le temps d’analyser les propositions du régime, ni laisser le temps au temps, pour voir la réalité des choses. Ils ont joints leurs mains à celle du despote, et sont devenus des baisemains, pour dire au monde entier que le Maroc a changé, et qu’il y a une nouvelle ère de démocratie, et tout cela pour que le roi leur jette des nonos, ce qui prouve qu’ils n’étaient que des va-nu-pieds et des flagorneurs au détriment du peuple marocain.
Ces gens ont joué un rôle dangereux contre le peule marocain. Ils ont rendu la virginité politique au régime tortionnaire marocain, malgré que celui-ci a toujours continué et pendant ces mêmes périodes et jusqu’à aujourd’hui à martyriser le peuple marocain, toute tendance confondue, car les droits de l’homme restent toujours les droits de l’homme, qu’il soit marxiste, maoïste, islamiste, démocrate, anarchiste, mécréant, homosexuel…etc. le régime a toujours continué la même politique de menace et de harcèlement et de torture au nom de la lutte contre le terrorisme, tout en exerçant sur nous, les gauchos le terrorisme intellectuel .
Ces « vendus » devenus des sicaires ont touché de gros pots de vin, ils sont devenus des nababs de la nouvelle ère. Une nouvelle ère ou le dealer se confond avec le politique tel que A.HERZENI.
Un grand socialiste a permis la suspension de trois journaux indépendants, et a déployé un code de la constitution dont il a été victime lui-même.
Et il a quitté la scène politique par la petite porte comme un caniche.
Un autre a accepté de jouer le rôle d’arbitre entre les victimes des années de plombs, sans avis ni aval du peuple marocain victime et trahi dans ses libertés depuis l’indépendance.
Et la première chose qu’il a déclarée, c’est que les instances et les associations des droits de l’homme sont des mafias, et qu’il n’existe pas de prisons secrètes au maroc. Et son rapport était fait d’une manière qui n’implique personne, ni le roi, ni ses vassaux, ni ses chiens de garde impliqués dans des crimes politiques flagrants dont celui de Mehdi BENBARKA.
Il s’est accaparé avec ses complices de la dilapidation du budget de la réconciliation que devaient toucher ces gueux marocains qui ont été dépourvus de leur bien durant des décennies auparavant.
Il est devenu très très riche ce qui lui permettait de passer « un siècle » dans un hôtel de luxe à Paris, grâce l’argent du peuple.
Et comme la nature n’est pas injuste comme l’homme, il a quitté très rapidement ce monde, laissant derrière lui ce prestige régal et cette fortune qui ne lui appartient pas.
Dieu ne lui pardonne pas.
Pendant ce temps là, ceux quoi sont censés défendre les valeurs de la liberté se sont penchés sur la curée pour tirer profit du butin largué par ce despote. Entre temps, celui-ci a placé ses aphidés, des médiocres soumis à sa politique dans différents postes et a entériné sa nouvelle politique de médiocratie :
Il a massacré des centaines de marocains arbitrairement au nom de la lutte contre le terrorisme.
Il a crée de nouveaux lieux de détention arbitraire à travers le Maroc.
Il a dépouillé des grandes familles de leur bien.
Il a exercé sur la populace l’autisme et le mutisme, qui ne fait que suivre le régime dans ses festivités : quand le despote est en fête elle l’est aussi, quand il est triste elle l’est aussi… rien n’est authentique, sa vie dépend de celle du despote.
Il a arrêté un grand journaliste indépendant et l’a privé d’exercer son métier.
Il a massacré des manifestants sahraouis à plusieurs reprises sans état d’âme.

Et pendant ce temps là, où étaient-ceux qui devaient garder « le temple de la liberté » ?
Ils étaient occupés par les invitations à travers le monde pour mentir et dire que le Maroc vit une démocratie réelle, plus que « les ricains » et les « francs ».
Aujourd’hui, le pouvoir est plus féroce qu’avant, plus difficile à combattre puisqu’ il a su tirer le tapis au dessous des pieds de tous les partis politiques qui sont devenus de simples spectateurs et non des dépôts de loi qui doivent limiter le pouvoir du roi.
Aujourd’hui, les procès contre « les manifestants du premier mai » ont mis en relief la soumission de la justice au roi. Le roi a emprisonné ces syndicalistes au cours des manifestations du premier mai 2007, au nom de « la sacralité du roi », de la même manière qu’il l’a utilisé contre de Ali LMRABET, article que nous avons toujours combattu par le passé. Cette invention crée par les androlâtres de l’ancien régime et qui nous fait retourner à l’âge de la pierre, où l’homme vénérait tout, même sa race humaine.
Il n’ y a que l’homme qui est sacré dans ce monde.
Le régime a osé une fois de plus, utiliser la force et l’hostilité contre des manifestants de droits de l’homme en la personne de KHADIJA RYADI présidente de l’AMDH et ses acolytes, ainsi que d’autres personnalités militantes .
Et par ironie du sort, le forfait a été accompli par un ex tortionnaire de « tazmamart » qui figure parmi les têtes demandées pour réédition et jugement à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc par des victimes des années de plomb. Ceci démontre bien comme il faut, qu’il ne doit pas y avoir d’ impunité pour toute personne commettant des abus de pouvoirs, les tortionnaires d’hier d’aujourd’hui et de demain, voir les laisser au centre du pouvoir après ce qu’on s’amuse à appeler « réconciliation ».
A tous ceux qui veulent ignorer les violations graves des droits de l’homme et de l’expression libre perpétrées par le roi du Maroc, nous vous rappelons les mots d’ALBERT CAMUS :
« Maintenant il n’ y a plus d’aveugle, de sourds et de muets, mais seulement des complices. »
Quand la prison devient un honneur c’est que le roi s’est perverti.
C’est dans les combats menés que se trouvent les conditions du succès de demain. Il faut se battre même si le combat est inégale et semble perdu d’avance, car il vaut mieux perdre en se battant, que perdre sans se battre.




Fait à ALGER 30 juin 2007

MOURAD DEGAULLE
Alias
KADDOUR ERRAMI
Ecrivain journaliste freelancer
Réfugié marocain en Algérie
degaulle10@hotmail.com